# SuperRango

My first encounter with the world of cinema was Rango – without Johnny Depp. A super – short – eight film which came with the camera and the projector when my parents invested in the equipment in the 1960s. A new world opened up and this film has remained engraved in my memory. First, I remember this little orangutan which was killed by a tiger – then came the buffalo with its long horns – it was a brutal experience for a little girl who grew up without the internet and who was exposed to tragic visual effects like those.
However, if the film first stirred up distress in me, it then made me laugh during the rewinding. Seeing my reactions, my father would show the film backwards and everyone, as they moved backwards, came back to life! The way tragedy was thus transformed into comedy provoked a delightful and reassuring feeling. It enabled me to keep the film Rango as a good childhood memory, according to the same principles found in Walt Disney movies in which – in spite of the underlying tragedy – things end up well.
The illustration on the box of the reel was the starting point when I painted #SuperRango. I chose to see the film after the painting was completed so as to draw only on my memories and the impressions I had kept. That’s probably why this painting led me to doing a number of digressions through associations of ideas. When I was little, I believed that Rango was filmed in Africa somewhere…and monkeys were monkeys…
I have not seen the film again ever since, yet it has regularly appeared in my memory and little by little, I have analyzed and corrected the mistakes –
The tiger does not belong in Africa and its name, Rango, obviously evokes the species – the orangutan. The film is actually three minutes and thirty seconds long. To me, it seemed longer but even if the backwards version is taken into account, it was in fact no more than six minutes long, depending on the patience of the other viewers. I was convinced that it was raining but there is not a single drop of rain. Perhaps it was the lush vegetation which triggered this idea of rain in my imagination, or is it the memory of all these defects on the film roll which passed before my eyes at full speed? Our version of Rango is actually a teaser for a very brief short film. In fact, it is fifteen minutes long and it was shot in Sumatra in 1931 by Merian Caldwell Cooper and Ernest Beaumont Schoedsack who created the famous film King Kong two years later.
On the illustration of the box are long-tailed monkeys, just like Pippi Longstocking’s, from the TV series which came out in 1969. Therefore, I believed for a long time that all monkeys had long tails.
In the seventies, I would see that some young people drove with a tiger’s tail hung to their windshield and I didn’t know that it was an advert for Esso at the time. I found it strange but most importantly, it reawakened the film Rango in me, in which the tiger plays the role of the bad guy. In this docudrama, there is indeed the man who grants himself the right to interfere so as to arbitrate – he sends the buffalo to avenge the little orangutan. It may raise questions about morality.
In the wilderness man’s intrusive behavior goes on – through deforestation and other aberrations – but I completed this painting with a positive balanced note – the tree which is marked as ready to be felled grows again. Like Tarzan or Superman, Rango is back, supported by a branch shaped like a buffalo’s horn and he swings, hung to a fake tiger’s tail, while the actual tiger is well alive.
As a final touch, I used a spray to outline a stylized human figure which goes forwards as the film is rewound – also an allusion to La Linea, created by the cartoonist Osvaldo Cavandoli, which was broadcast in the seventies and that I loved watching. With this figure, I wanted to allude to a number of man’s own paradoxes. In short, going forward sometimes means going backwards. It may be out of nostalgia or a concern and love for authenticity that disruptive elements such as hair or dust, as well as symbols and references which went by at full speed – just like rain on the film roll – can be considered as charming and esthetically pleasing today.
Just in the same way as what was considered as common tags spoiling the urban landscapes can be perceived as creative graffiti today. Street artists were often associated to illegal manifestations and created far from the art market network. Many street artists are recognized today. Paradoxically, some street artists’ works are sold at high prices in galleries and even exhibited in museums.
I punctuated with a hashtag, a universal and contemporary symbol to emphasize the fact that fundamentally, it is everyone’s business – the development, balance and harmony of the Earth.

# SuperRango
acrylics on canvas, 110 x 110 cm, 2016

The starting point was the illustration on the box of the reel of Rango, a Super 8 film directed by Merian Caldwell Cooper and Ernest Beaumont Schoedsack, distributed by Castle Films, New York in 1931

# Super Rango

Ma première rencontre avec l'univers du cinéma était Rango. (Sans Johnny Depp). Un film Super (court) 8 qui était livré avec la caméra et le projecteur lorsque mes parents ont fait l'investissement du matériel dans les années 1960.. Un nouveau monde s’ouvrait, et ce film est resté collé au fond de ma mémoire. Je me souviens tout d'abord de ce petit orang-outan qui a été tué par un tigre ... puis vint le buffle avec ces grandes cornes ... ce fut une expérience brutale pour une petite fille qui grandit sans Internet, et qui est confrontée à des faits visuels dramatiques comme ceux-ci.
Mais si le film d'abord suscité la consternation chez moi, il me faisait rire par la suite pendant le rembobinage: Voyant mes réactions mon père montrait le film à l'envers et tout le monde, en reculant, retrouvait la vie! Que la tragédie était ainsi transformée en comédie provoquait un sentiment délicieux et rassurant. Cela m'a permis de garder le film Rango comme un bon souvenir d'enfance, selon les mêmes principes que dans les films de Walt Disney où - en dépit de la tragédie latente -  tout se termine bien.

J'ai peint le tableau #SuperRango avec comme point de départ l'illustration sur la boîte de la bobine. J'ai choisi de voir le film après que la peinture soit terminée afin de puiser uniquement dans mes souvenirs et mes impressions que j'avais gardés.. C'est sans doute pour cela que ce tableau m'a amené à faire un certain nombre de digressions par association d'idées. Petite, je croyais que Rango était filmé en Afrique quelque part ... et les singes étaient des singes ...

Sans avoir vu le film depuis, il est régulièrement apparu dans ma mémoire, et peu à peu j'ai analysé et rectifié les erreurs:
Le tigre n'a pas sa place sur le continent africain, et son nom Rango évoque évidemment l'espèce; l'orang-outan.  Il se trouve que le film ne dure que 3 minutes et 37 secondes. Pour moi, il durait plus longtemps, mais même en comptant avec la version en arrière il durait au maximum 6 min, selon la patience des autres spectateurs. J'étais persuadée qu'il pleuvait, mais il ne tombe pas une goutte. Peut-être est-ce la végétation luxuriante qui a déclenché cette idée de pluie dans mon imagination, ou alors serait-ce le souvenir de toutes ces imperfections sur la pellicule qui défilaient à toute vitesse.
.Il se trouve que notre version de Rango constitue en elle-même un teaser d'un court-métrage très court...: En réalité, il dure 15 minutes et a été tourné à Sumatra en 1931 par  Merian Caldwell Cooper et Ernest Beaumont Schoedsack qui, deux ans plus tard, ont créé le célèbre film King Kong.

Sur l''illustration de la boîte figurent des singes à longue queue; comme celui de Fifi Brindacier, la série télévisée sortie en 1969 ...Du coup pendant longtemps je pensais que tous les singes avaient des queues.
Dans les années 1970, je voyais que certains jeunes conduisaient avec une queue de tigre suspendue au pare-brise et j'ignorais alors que c'était une publicité pour Esso. Je trouvais ça curieux mais surtout ils réveillaient en moi le film Rango où le tigre joue le rôle du méchant. Dans cette docu fiction il y a bien l'homme qui s’octroie le droit d'intervenir pour faire l'arbitre : il envoie le buffle pour venger le petit orang-outan. On peut se poser des questions sur la moralité.
Dans la nature le comportement intrusif de l'homme continue - par la déforestation et d'autres aberrations -  mais j'ai terminé ce tableau avec une note positive d'équilibre: L'arbre qui est marqué comme prêt à abattre repousse. Tel Tarzan ou Superman Rango est revenu, et il est soutenu par une branche en forme de corne de buffle et se balance suspendu à une fausse queue de tigre, tandis que le tigre et bien vivant.
Comme touche finale, j'ai esquissé à la bombe une figure humaine stylisée qui s'avance, tandis que le film est rembobiné - (petite allusion également à La Linea, créée par le dessinateur Osvaldo Cavandoli qui était diffusée dans les années 1970, et que j'adorais regarder) - Par cette figure j'ai voulu faire allusion à un certain nombre de paradoxes propre à l'homme. Bref, parfois, tout en avançant on régresse. Que ce soit par nostalgie ou par soucis ou amour d'authenticité les éléments «perturbateurs» tels que des cheveux ou de la poussière, ainsi que des symboles et références qui passaient à toute vitesse - comme de la pluie sur la pellicule des films -  peuvent souvent être considérés comme charmants et esthétiques aujourd'hui.
De même que ce qui était considéré comme des vulgaires tags qui défiguraient les paysages urbains, peuvent aujourd'hui être perçus comme des graffitis créatifs. Les artistes de rue étaient souvent associés à des manifestations illégales, et ils créaient loin du circuit du marché de l'art. Les artistes de rue, les street-artistes, sont nombreux à être reconnus aujourd'hui. Paradoxalement, nous trouvons le travail de certains artistes de rue aux prix élevés dans des galeries et même dans des musées.

J'ai ponctué par un hashtag, un symbole universel et contemporain, pour souligner qu'au fond il s'agit de l'affaire de tous: le développement, l'équilibre et l'harmonie de la Terre.


  # SuperRango

Mitt første møte med filmverden var Rango. (Uten Johnny Depp). En kort super 8 film som fulgte med som demofilm da mine foreldre investerte i kamera og fremviser på 1960 tallet.. Det var en ny verden som åpnet seg, og filmen satte seg fast på bunnen i minnekrukken min. Det jeg husker var den lille orangutang-ungen som ble drept av en tiger...deretter kom bøffelen med de store horna...det var en rå opplevelse for et barn som vokser opp uten internett og som konfronteres med dramatiske visuelle hendelser som dette.
På tross av at filmen i første omgang utløste forferdelse i mitt barnesinn, ble det i neste omgang mye latter under tilbakespolingen: For å dedramatisere viste pappa filmen baklengs og alle var i igjen i live!  Det at det tragiske ble overlappet av det morsomme var en deilig og trygg følelse. Dermed kunne filmen Rango, etter samme prinsipp som med Disney-filmer, sette seg fast som et godt minne på tross av den latente tragedien.

Jeg har malt Rango-bildet med illustrasjonen på esken som utgangspunkt. Jeg valgte å se filmen etter at bildet var ferdig slik at det kun var erindringer og inntrykk som var motoren i prosessen. Det er gjerne derfor dette bilde har mange sidespor: som liten trodde jeg at hendelsen fant sted i Afrika et sted… og aper var aper...
Uten å ha sett filmen senere har den dukket opp i erindringen med jevne mellomrom og litt etter litt har jeg analysert og rettet på feilene: det naive barnet i meg er byttet ut med det rasjonnelle. Tigeren hører ikke hjemme på det Afrikanske kontinentet, og Rango er selvsagt stavelser fra Orangutang...Det viser seg at filmen varer kun 3 minutter og 37 sekunder. For meg varte den mye lenger. Iberegnet baklengsversjonen varte den høyst 6 min, avhengig av hvor stor tålmodighet de andre hadde. Jeg var ganske sikker på at det regnet en god del, men det viser seg å være feil. Kanskje er det den frodige vegetasjonen som har utløst regnet i min fantasi.

Det viser seg at Rangoversjonen vår kun var en teaser til en allerede kort kortfilm: I realiteten varer den 15 minutter og ble filmet i Sumatra i 1931av Merian Caldwell Cooper og Ernest Beaumont Schoedsack som to år senere sto  bak den berømte King Kong-filmen.

I malerprosessen kom mange flashbacks og assosiasjoner frem. Illustrasjonen på esken med de langhalede apene vekket assosiasjoner til apen i Pippi Langstrømpe-serien som kom ut i 1969...I 1970 årene kjørte en del kjekke karer rundt med Esso tiger halen i frontruta og vekket atter assosiasjoner til Rango-filmen. Tigeren ble fremstilt som den slemme, men i filmen, som i realiteten, er det mennesket som avgjør skjebnen i en form for moralsk slutt : det er mennesket som sender bøffelen på hevnaksjon.
Jeg avsluttet bildet med en positiv følelse av likevekt : Stammen til det merkede (og truede) treet vokser ut igjen; Rango er levende og balanserer på bøffelhornet som fungerer som en støttende gren, mens han henger og svinger seg i tigerhalen - Tarzan var til og med innom -
Med spraymaling har jeg til slutt skissert en stilisert menneskeskikkelse i bevegelse fremover ;mens filmen spoles tilbake - jeg likte godt å se Streken som pauseinnslag  på NRK i 70 årene ( Osvaldo Cavandolis La Linea) - Ikke bare er det et hint til menneskets ofte paradoksale definisjon av fremskritt som like godt kan oppfattes som regresjon, men også til de "forstyrrende" elementene som hår og støv, samt håndskrevne abstrakte tegn og referanser som feide forbi på Super 8 filmene; i dag kan de gjerne oppleves som sjarmerende og autentiske. På samme måte kan det som tidligere ble ansett for å være forsøplende tag, oppleves som kreativ graffiti idag. Gatekunstnere som tidligere ble forbundet med ulovlige protester og ikke-kommersielle aksjoner, er i dag anerkjente kunstnere som snurrer rundt på den kommersielle karusellen. Paradoksalt nok kan vi i dag finne enkelte gatekunstneres arbeider til skyhøye priser på museer..


Jeg satte punktum med en symbolsk og universell hashtag for å understeke at det som opptar meg gjelder alle : Jordas utvikling, balansegang og harmoni.

Read about the purposes of #SuperRango below

Full version of the video #SuperRango

Oddbjørg REINTON © 2022

Oddbjørg REINTON © 2023